- Luca, peux-tu nous parler de ton parcours en tant que photographe animalier ?
"Depuis tout petit je suis passionné de nature. Le cerf m’a toujours intrigué depuis mon plus jeune âge, et je suis venu à la photographie vers mes 12 ans dans le but de témoigner, de ramener des preuves et souvenirs de mes rencontres passées dans la nature."
- Qu’est-ce qui t'attire particulièrement dans le Vercors en tant que territoire sauvage et naturel ?
"Il existe en France très peu de territoires où la présence humaine peut se faire oublier.
Partout où nous allons, l’homme, de ses mains sales a modifié le paysage. Mais ici, dans certains coins reculés du Vercors, j’arrive à fuir tout ça. J’arrive à m’immerger en pleine nature vierge durant des jours sans y voir la trace de l’homme.
Être un animal parmi les autres".
- Y-a-t-il une espèce ou un moment en particulier que tu as photographié et qui reste gravé dans ta mémoire ?
"La première fois que j’ai pu entendre les loups, de très près, lors d’un bivouac à la belle étoile en plein hiver. Toute une meute qui s’est mise à hurler, déchirant le silence assourdissant de la nuit à moins de 200m de mon duvet. Un moment hors du temps qui reste gravé à jamais dans ma mémoire."
- Qu'est-ce qui t'a attiré dans cette collaboration avec Inspyrations et Petit Bivouac?
"Nos passions et notre engagement sur ce territoire nous a unis tous les trois. C’est le point fort de cette collaboration engagée et locale".
- Le concept de rareté est au cœur de cette collaboration. Comment cette idée résonne-t-elle avec ton travail de photographe animalier ?
"Chaque rencontre avec un animal est un privilège. Ce sont des moments rares qui ne sont donné qu’à ceux qui peuvent et savent prendre le temps de contempler et observer la nature".
- En quoi le fait que l'ensemble soit fabriqué en France et pensé pour se fondre dans la nature a-t-il été un atout pour tes explorations photographiques ?
Dans ma vision et ma façon de concevoir les images, j’essaie sans cesse de me fondre dans le décors, de me faire oublier pour ne faire qu’un avec les éléments.
- Comment décrirais-tu l'imprimé 'écorce de bouleau' pensé pour cette collection, et comment reflète-t-il la nature que tu aimes photographier ?
Sobre et discret, comme tous les animaux qui peuplent nos montagnes.
- Dans quelles conditions extrêmes travailles-tu le plus souvent, et comment des vêtements techniques t'aident-ils à repousser tes limites ?
J’essaie d’être dehors tous les jours peu importe les conditions météos. Il est pour moi primordial d’avoir des vêtements solides et robustes, qui durent dans le temps. L’imperméabilité reste aujourd’hui mon premier critère de sélection.
- En tant que photographe de la faune sauvage, comment observes-tu les impacts du dérèglement climatique sur les écosystèmes que tu explores ?
Depuis mon plus jeune âge, je parcours ces montagnes et je constate sans cesse des changements.
Enfant, je skiais tous les samedis au Col du Rousset. Toutes les pistes étaient ouvertes et on ne se posaient jamais la question de savoir s’il y allait y avoir de la neige ou non. Aujourd’hui, rares sont les jours où la station est ouverte. Autrefois, les couleurs d'automne arrivaient dès fin septembre avec les premières grosses gelées. Il faut désormais attendre la fin octobre.
- Certaines espèces que tu photographies sont-elles menacées ou en voie de disparition ?
J’aimerais que les espèces menacées localement soient connues du grand public.
Tout le monde se soucie de l’ours polaire de Arctique ou du Rhinocéros en Afrique mais combien de Drômois ou d’Isérois connaissent le lagopède alpin, le lièvre variable ou encore l’hermine ?
J’aimerais mettre en lumière ces espèces méconnues pour qu’elles soit plus protégées.
- Y-a-t-il une espèce en particulier que tu aimerais mettre en lumière pour alerter sur sa fragilité ?
Le lagopède alpin, plus connu sous le nom de 'Perdrix des neiges' est un oiseau qui devient blanc en hiver pour mieux se camoufler de ses prédateurs.
Aujourd’hui avec la diminution des jours d’enneigement, ces oiseaux ce retrouvent pendant de longs jours, semaines, mois blanc dans des cailloux, zones d’herbes. Ce sont les premières victimes du réchauffement climatique. En plus de souffrir des fortes chaleurs, cette relique glaciaire qui a survécu dans le temps se retrouve prise de court par rapport aux changements qui s’accélèrent de plus en plus vite.
-Si tu pouvais capturer une seule image pour symboliser l’urgence climatique et la menace sur la biodiversité, que mettrais-tu en avant ?
Un lagopède blanc dans les rochers sombres.
- Selon toi, comment cette collaboration peut-elle inspirer les gens à mieux apprécier et protéger la faune sauvage ?
Par le biais des produits locaux et des circuits courts, nous pensons tous à notre alimentation. Mais notre façon de nous habiller a elle aussi un impact sur notre environnement.